Alors que plusieurs personnes se sont opposées à l’expulsion d’un jeune somalien dans un avion au départ de Bruxelles, et ont été réprimées pour cela, amenant les médias a visibilisé un minimum des pratiques pourtant récurrentes, nous republions, avec l’accord des auteurs, un article nécessaire, paru sur le site de getting the voice out, et qui rappelle les fondamentaux à propos des situations dont nous parlons et que nous dénonçons.
05/12/2019
Les récits effroyables se succèdent, (voir https://www.gettingthevoiceout.org) Aujourd’hui nous apprenons que les autorités servies par l’Office des étrangers s’obstinent dans l’expulsion de Monsieur A, jeune homme originaire de Somalie. Il avait déjà été victime de traitements inhumains et dégradants de la part des policiers l’escortant précédemment. Rappelons quand même que le traitement cruel, inhumain ou dégradant est interdit par l’art. 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et par l’art. 3 de la Convention européenne des droits de l’homme au même titre que la torture. La Cour européenne des droits de l’homme rappelle que cette interdiction ne ménage aucune exception. Par ailleurs tout État doit interdire (…) des actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui ne sont pas des actes de “torture” lorsque de tels actes sont commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne .
Ce serait donc l’État qui devrait poursuivre les policiers malfaiteurs, une plainte des victimes comme elle a été introduite ne devrait même pas être nécessaire. Ici au contraire, tout doit être étouffé au sens propre comme figuré!
Serait-ce par crainte de ce qui serait découvert lors de l’instruction, tout comme cela a été fait avec Madame T. il y a peu, que l’OE s’empresse de renouveler le calvaire de cet homme ?
L’Office des étrangers sous la houlette de Maggie De Block, semble une nouvelle fois autorisé à agir à son gré en violation de toute humanité et règlementation.
Nous apprenons dans la presse, peut-être afin de tenter de nous rassurer, que des fonctionnaires de l’AIG étaient à bord. Cette inspection générale de la police est sous l’autorité directe du ministère de la Justice et du ministère de la Sécurité et de l’Intérieur, et que de ce dernier émanent les politiques migratoires indignes que l’on connait en Belgique. Auraient-ils assuré, comme pour Semira, que tout a été fait dans les règles ? Ou comme dit au sujet du traitement infligé à Madame T. que l’exercice de la force était nécessaire parce que madame était “forte” ? N’étaient-ils présents qu’en vue de cautionner quoi qu’il arrive pour la suite ?
Nous saluons toutes les personnes qui se sont opposées à cette ignominie et encourageons chaque témoin de tels agissements à faire de même bien que la criminalisation de la solidarité fasse courir le risque d’être à son tour expulsé violemment de l’avion, comme l’avaient aussi été les “6 héros”.
Les expulsions sont toujours violentes car elles font partie d’un système raciste qui met à la marge et criminalise les migrant.e.s. Ledit “usage de la force” en situation d’expulsion est en lui-même disproportionné, il est donc temps de considérer toutes ces pratiques comme illégitimes et de dénoncer cette logique de tri des être humains.
LIBRE CIRCULATION POUR TOUTES ET TOUS
STOP AUX EXPULSIONS ET NON AUX CENTRES FERMES