Le report du procès de la solidarité est tombé… 10 mois encore à attendre.
Contrairement à la dépêche de l’agence Belga (ci-dessous) qui ne s’intéresse qu’aux hébergeurs.euses comme tous les médias depuis le début de cette affaire, l’appel concerne tout le monde, c’est à dire 12 personnes, plutôt 11 pour cet appel. 11 personnes dont la vie reste tout de même suspendue à un jugement dans un procès dont nous dénonçons le bien fondé depuis maintenant deux ans. Si la politique migratoire n’était pas si xénophobe, ces procès n’auraient simplement pas lieu. Ils sont le bras judiciaire de la répression policière indigne qui s’abat avant tout sur les personnes étranger.e.s et qui s’est étendue à toute personne concernée par le sort qui leur est réservé.
La liste des procès qui criminalisent la migration et la solidarité commence à être longue en Belgique, et les médias sont rarement présents lorsqu’il s’agit de personnes étrangères. Des gens sont prison depuis des mois pour avoir voulu disposer de leur vie. Corona ou pas.
Le prochain procès qui concerne 10 personnes (voir notre dernier communiqué) a lieu vendredi 8 mai. Rendez-vous au tribunal néerlandophone de Bruxelles.
« La cour d’appel de Bruxelles a reporté, lundi après-midi, le dossier relatif à quatre personnes poursuivies pour trafic d’êtres humains aux 23 et 24 mars 2021.
Les débats dans cette affaire, qui devaient se tenir ce lundi après-midi et mardi toute la journée, sont donc reportés à presqu’un an. Les quatre personnes sont prévenues pour avoir apporté une aide à un trafic d’êtres humains, après avoir hébergé des migrants qui, selon l’enquête, se livraient à un tel trafic.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles avait acquitté, le 12 décembre 2018, trois citoyennes belges et un résident qui avaient hébergé chez eux des migrants, estimant qu’ils n’avaient commis aucun acte délictueux. Ces quatre personnes, dont les journalistes Myriam Berghe et Anouk Van Gestel, étaient prévenues pour trafic d’êtres humains et organisation criminelle. Le parquet reprochait à deux d’entre elles, non pas d’avoir hébergé ces migrants, mais de leur avoir fourni par ce biais une aide essentielle dans leur activité de trafic d’êtres humains. En prêtant un téléphone, un ordinateur ou une carte routière, elles se sont rendues coupables d’actes de complicité de ce trafic, avait soutenu le parquet.
Pour les deux autres, il estimait par contre que les charges n’étaient pas suffisantes. Concernant huit autres individus prévenus, dont les migrants qui ont été hébergés, le tribunal avait par contre prononcé des peines de 12 à 40 mois de prison, avec sursis pour plusieurs d’entre eux. Il avait conclu qu’ils avaient effectivement collaboré à un trafic d’êtres humains, en aidant d’autres migrants comme eux à monter dans des camions vers la Grande-Bretagne, sur des aires d’autoroute belges, en 2017.
En janvier 2019, le parquet a décidé de faire appel contre toutes les dispositions de ce jugement. »
Belga