COMMUNIQUE: Migration et solidarité, de nouveau en procès

Bruxelles, le 26 juin 2019

Alors que la suite du “procès de la solidarité”, après l’appel interjeté par le Parquet général, est attendue pour septembre, ce vendredi 28 juin 2019 seront prononcés les verdicts de deux autres procès du même ordre, signe de l’acharnement des autorités.

Les personnes concernées sont de nouveau inculpées pour « trafic d’êtres humains » et « participation à une organisation criminelle » en lien avec des passages de frontières entre la Belgique et l’Angleterre. Une double inculpation de plus en plus courante en Europe mais aussi en Belgique, caractéristique de ce qui a été nommé le délit de solidarité.

Le verdict prononcé ce vendredi au Palais de justice de Bruges vise des personnes migrantes ainsi qu’un septuagénaire bruxellois, ancien bénévole de la Croix-Rouge, poursuivi pour avoir hébergé ces personnes.

Le procès dont le verdict sera rendu le même jour au Palais de justice de Bruxelles concerne, lui, des personnes migrantes, pour la plupart originaires du Soudan. L’essentiel de l’argumentation du ministère public s’appuie sur plusieurs semaines de mises sur écoute des personnes migrantes mais aussi de leurs hébergeur.euses, initialement arrêté.es mais non inculpé.es.

Les enquêtes à charge menées par les autorités devraient justifier les peines réclamées allant jusqu’à 8 ans d’emprisonnement. Nous dénonçons ces pratiques.

Comme souvent dans ce type de procès, les autorités prétendent vouloir punir le trafic pour protéger les victimes. Or, chacun sait que l’état belge n’offre aucune protection aux personnes migrantes qui font l’objet de trafic.

Le Parquet parle donc de la souffrance des « victimes » pour justifier les lourdes peines qu’il demande. Cependant, il n’hésite pas à poursuivre ces mêmes personnes, traquées sans relâche par la Police belge, interceptées dans des camions, puis jugées ou détenues dans des centres fermés puis expulsées vers leur pays d’origine, faisant des victimes les auteurs de trafic.

Le collectif Solidarity is not a crime tient à rappeler que la criminalisation de la solidarité des hébergeur.euses n’est que la continuité de la répression vécue par les personnes migrantes depuis des années en Europe.

Rappelons aussi que la politique migratoire ultra-sécuritaire des états européens, y compris de la Belgique, est la principale cause de formation des réseaux criminels, par ailleurs rarement poursuivis et dont les personnes migrantes sont victimes. Une politique qui mène continuellement à des drames humains.

Celles et ceux qui souhaitent assister aux prononcés des verdicts (en néerlandais) peuvent se rendre au Palais de justice de Bruxelles pour 9h du matin, et au Palais de justice de Bruges le 28 juin 2019.

Pour les personnes qui voudraient s’informer sur la situation des personnes migrantes et en particulier de la situation des ressortissant.es soudanais.es en Belgique, un événement est organisé par le Collectif Soudani Refugees for Democracy le dimanche 30 juin à Bruxelles.

Une occasion d’entendre les premières personnes concernées au sujet de leur situation en Belgique, de la situation dans leur pays mais aussi de leurs souhaits pour l’avenir tant au Soudan qu’en Europe. Conférences, pièces de théâtre, référendum soudanais, à boire, à manger, à danser…

Rendez-vous Allée du Kaai de 13h à 22h.

Le collectif Solidarity is not a crime

Laisser un commentaire

search previous next tag category expand menu location phone mail time cart zoom edit close